Hydroxychloroquine contre Covid-19 ? Pourquoi l’étude du Pr. Raoult ne suffit pas pour prescrire

Un homme de Phoenix est décédé et sa femme est en soins intensifs après que les deux ont pris du phosphate de chloroquine dans ce qui, à première vue, semblerait être une tentative de prendre soin de Coronavirus SARS-COV-2 et pour Covid-19. La nouvelle, rapportée par CNN, a été donnée par Arizona Banner Health.
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La chloroquine, jugée « miraculeuse » par le président Donald Trump pour le traitement, il compte de nombreux admirateurs notamment en France où une expérience a démarré à Marseille mais il n’y a toujours pas de preuve scientifique de son efficacité. La FDA le considère comme un traitement contre le paludisme, le lupus et la polyarthrite rhumatoïde mais n’a pas encore approuvé le médicament comme traitement pour le coronavirus. Les experts de Banner Health ont souligné que le médicament ne devait pas être ingéré pour traiter le virus, comme l’explique le Dr Daniel Brooks, Banner Poison and Drug Information Center, directeur médical: « L’automédication n’est pas le moyen de le faire. »
« Trente minutes après l’ingestion, le couple a eu des effets immédiats qui ont nécessité une hospitalisation », ont expliqué les professionnels de la santé. Banner Health a déclaré qu’elle « poussait fortement » les professionnels de la santé à ne pas prescrire de chloroquine aux patients qui ne sont pas hospitalisés. « La dernière chose que nous voulons en ce moment est d’inonder nos services d’urgence de patients qui croient avoir trouvé une solution vague et risquée qui pourrait potentiellement compromettre leur santé », a déclaré Brooks.
Expérimentation en France et à l’OMS
Hier, le ministre français de la Santé, Olivier Véran, a autorisé « plusieurs tests cliniques en France », dont un avec de la chloroquine « sur plusieurs centaines de patients hospitalisés ». Le même ministre l’a annoncé avec un tweet. « Je communiquerai – ajoute le ministre – tout résultat positif ou négatif ». Dans une note publiée hier soir, l’hôpital de Marseille dirigé par le professeur Didier Raoult a décidé d’aller à contre-courant des directives coronavirus émises à l’échelle nationale par le gouvernement parisien. En effet, Raoult s’est engagé à réaliser des tests de dépistage à grande échelle auprès de tous ceux qui en font la demande, ainsi que l’administration, après les investigations et précautions nécessaires, à tous les patients atteints de Covid-19, du mélange entre l’antaludique hydrochloroquine et un antibiotique, l’azithromycine, qu’il a développé. Selon BFM-TV, ce matin, environ 150-200 personnes ont été soigneusement rangées devant l’institut IHU de Marseille pour passer le test et éventuellement le mix de médicaments proposé par Raoult.
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AIFA et chloroquine
Mais le Conseil supérieur de la santé français recommande de ne pas utiliser de chloroquine sauf pour les formes graves et sous étroite surveillance médicale. Parallèlement, le gouvernement vénézuélien a également annoncé que les patients infectés par le coronavirus « recevront de la chloroquine par voie orale ». Le ministre de la Communication, Jorge Rodríguez, a annoncé hier soir que le produit, dans une phase expérimentale, sera disponible à la fois pour les 77 patients vénézuéliens pour lesquels la contagion de Covid-19 est confirmée, et pour les personnes avec qui ils ont été en contact avant isolement. Pour le moment, a ajouté le ministre, nous avons 250 000 comprimés de chloroquine disponibles et nous avons également suffisamment de médicaments « pour traiter jusqu’à 115 000 personnes infectées ». Mais, a-t-il souligné, « nous n’atteindrons jamais de tels niveaux parce que la quarantaine fonctionne. » Enfin, Rodríguez a réitéré que le gouvernement déploie d’énormes efforts financiers et a renouvelé à cet égard son appel à suspendre les sanctions unilatérales américaines « à des fins humanitaires », garantissant qu’il s’agit « d’un crime de lèse humanité » qui « nous oblige à mener à bien triangulations complexes avec d’autres pays afin de pouvoir acheter des tests de diagnostic pour découvrir ceux infectés par le virus « .
