Coronavirus (Covid-19): conférence de presse Update du 27/04/2020

COMMUNAUTÉ ET CRISE DE CORONAVIRUS
L’urgence sanitaire a fait redécouvrir la plupart des gens médias le sens de la communauté. Elzeviristi, acteurs, chanteurs, politiciens, penseurs (réels et présumés), les prélats notent – et espèrent souvent – que la crise a reconstitué le sens et les relations d’appartenance collective. Selon la plupart, il aurait été détruit par trente ans de néolibéralisme; selon d’autres, d’une mondialisation qui tend – pas même en la dissimulant – à démolir tous les biens particuliers; d’autres y ajoutent plusieurs causes. La grande majorité le montre surprise de ce lien entre crise et croissance du sens communautaire (et contraintes); mais le plus étonnant de cette stupéfaction, c’est qu’ils sont surpris. Parce que le lien entre crise et communauté est l’un des plus connus depuis (au moins) vingt-cinq siècles; en tenant compte du fait que Tönnies pour «définir» la communauté recourt à «l’unité parfaite des volontés humaines en tant qu’état originel ou naturel» malgré la séparation empirique. À cet égard, les liens communautaires doivent prévaloir sur les différences individuelles, qui ne peuvent s’étendre au-delà d’une certaine limite « car au-delà, l’essence de la communauté est supprimée comme l’unité des différents ».
Et puisque les hommes sont tous doués d’intellect et de volonté, ainsi que d’attitudes, de tendances et d’opinions différentes, il y a toujours un risque de dépasser cette limite, car il y a des situations qui la facilitent et d’autres qui, d’autre part, renforcent la les liens communautaires, y compris les crises. Le plus largement considéré a toujours été la guerre et l’antagoniste nécessaire, c’est-à-dire l’ennemi, comme Eschyle l’a déjà dit dans les Euménides: « Et il y a un échange de joies dans le commun concord; et la haine unanime des ennemis: des nombreuses calamités le seul remède est aux mortels« ; et aussi au siècle dernier, nous avons eu de nombreux exemples, de l’Union sacrée aux «cabinets de guerre» composés de tous les partis (ou presque), reflet institutionnel de l’unité de la nation et de la volonté de gagner.
La relation entre les crises (non-guerre) et les liens communautaires est moins compulsive; ce que l’Italie a couru ces derniers mois, attaqué par un ennemi qui n’est pas un groupe humain, mais, comme souvent en situation d’urgence, un fait naturel, comme le tremblement de terre (auquel nous sommes malheureusement habitués) ou les inondations.
Dans tous ces cas, la puissance publique gouverne par des mesures exceptionnelles par dérogation à la législation ordinaire, ce qui suppose, comme l’écrit Schmitt, une situation normal, et devient donc inapproprié dans un exceptionnel. Les juristes l’ont souligné, expliqué et ramené à des principes: de la nécessité en tant que source de droit pour Santi Romano, à la « force qui sacrifie le droit de sauver des vies » de Jhering, entre autres.
Tous imputables à la fonction de sauvegarde de l’existence ordonnée de la communauté par l’institution politique (Hauriou).
René Girard a donné une explication « plus étroite » de la relation entre crise et communauté avec sa conception de la relation entre violence et sacré. Selon le savant français, la crise dissout l’ordre social, mais étant donné qu’une communauté ne peut exister sans ordre, à travers le mécanisme de la victime (le bouc émissaire sacrifié puis sacralisé), elle se reconstitue. L’exemple que (parmi tant d’autres) Girard indique est le « roi d’Œdipe », avec la peste qui afflige Thèbes, la découverte d’Œdipe « coupable », la punition que le roi s’inflige à lui-même, avant de s’exiler.
Quelle que soit l’explication du sacré, la relation entre la crise et l’ordre communautaire, les liens sociaux, la concorde (ce qui signifie en fait cum cordiaou union de cœurs id id paix et unité sociale, avec relativisation des conflits intra-communautaires entre cives et violence connexe). La conception de Girard repose entièrement sur amoureux système théologique, tandis que ceux des juristes prennent principalement en compte Couche- juridico-institutionnel (Hauriou). La crise est donc configurée comme un affaiblissement des relations communautaires, mais aussi passage à un «autre» ordre basé sur des éléments (totalement et le plus souvent partiellement différents): du remplacement le plus simple du sommet (un roi se succède à un autre, comme à Thèbes après l’auto-exil d’Œdipe) à celui du régime politique ( de monarchiste à aristocrate ou démocratique); à celle de la « table des valeurs » (comme, presque toujours, dans les révolutions modernes et les changements constitutionnels).
Le tout caractérisé par un renforcement / reconstruction du sens communautaire (et des contraintes). Qui, sans vouloir anéantir le type idéal de société (de Tönnies), sont celles nécessaires à l’existence d’une communauté, d’abord politique, où les crises sont la transition entre des ordres (différents). Ce n’est que le quantum (de contraintes et de caractères) du type idéal communauté (par rapport à l’inverse société) pour les connoter par rapport à des situations normal. Contrairement à ce qui est pensé (ou pensé) autour du politiquement correct, pour lequel la société mondiale des individus, des commerçants et des consommateurs, est destinée.
